HISTORIQUE
Les estampes constituent un des plus célèbres symboles de l'ère Edo (1603/1868), période d'épanouissement artistique et culturel sans précédent dans l'histoire japonaise.
Venant clore un cycle de guerres civiles de près de 300 ans - Eres Muromachi (1338/1573) & Azuchimomoyama (1573/1603) - la période Edo consacre l'unification politique et culturelle sous l'égide du Shogunat Tokugawa et l'édification d'une nouvelle capitale : Edo, la future Tokyo.
Fruit de la paix civile, la société japonaise se transforma lentement. L'économie marchande et la prospérité commerciale viennent supplanter les logiques financières de la guerre. On passe de la rigueur martiale aux intrigues raffinées de cour. De la pratique austère du zen des samurai aux théâtres populaires. La culture s'épanouit à travers les arts, notamment dans la bouillonnante Edo.
L'ère Edo représente enfin 3 siècles durant lesquels le Japon se mure dans un isolationnisme total. L'idée est alors de stopper les apports de l'extérieur et de se concentrer sur la culture nationale, à "re-créer". C'est une période charnière pour le Japon, permettant une construction identitaire forte mais portant en germe un futur nationalisme exacerbé...
ESTAMPES ET CHAUSSES
Voici quelques exemples d'estampes ayant attirées mon attention, car montrant les différentes chausses de l'époque. On peut y voir des personnages de la haute société, samurai et courtisanes notamment, porter des geta, zori, setta ou waraji.
Les geta sont constituées d'une semelle en bois plein et présente le plus souvent 2 "dents" verticales à la semelle. Imaginez le confort ! Mais les japonais s'en sortent très bien avec. Et le bruit sourd, "poko poko", qu'elles produisent pendant la marche est unique...
Les geta peuvent également être creusées, type sabot. Elles sont alors plus légères et confortables. Destinées principalement aux dames, les modèles peuvent aller du simple vernis à un design laqué. On en trouve de plus en plus pour hommes.
Le samurai ici porte des setta, qui sont des sandales légères, constituées d'un corps en bois recouvert de tissus et garni de matières type mousse (pour le confort). Ce sont les ancêtres de la tongue !!
Enfin, les gens du peuples portaient des waraji, sorte de sandales intégralement tressées en paille, et s'utilisant durant la vie quotidienne : travaux aux champs, déplacement en milieu urbain... Aujourd'hui, on les retrouve principalement aux pieds des participants aux matsuri, festival religieux de type processionnaire.